La face cachée du Lot
Le Lot : une (mauvaise) surprise à chaque pas ?
Evolution de la population
La protection ou la dégradation de l'environnement dépend du comportement de la population. Avant
l'an 2000, le pollueur était plutôt quelqu'un qui
n'était pas sensibilisé aux questions d'environnement, il
dégradait la nature par ignorance. Les
filières d'élimination des déchêts
n'étaient pas encore facilement accessibles au public et il
était plus facile de se débarrasser de sa vieille machine
à laver en la jetant dans la nature.
L'éducation,
la sensibilisation à l'environnement dans les écoles, et
la mise en place de déchêteries ont réduit la
dispersion des gros objets devenus inutiles. Cependant, on assiste dans
le Lot à plusieurs phénomènes :
- à
un vieillissement de la population, surtout des dirigeants locaux qui forment souvent une
gérontochratie qui a parfois plus à l'esprit les belles Mercedes
et l'agrandissement du cimetière que la protection de
l'environnement et l'avenir des jeunes ;
- à un renforcement des clans locaux qui
veulent garder à tout prix leur pouvoir même si cela
conduit à exclure et à isoler les nouveaux venus qui
pourraient apporter des idées nouvelles ou aller contre les mauvaises habitudes.
- à
un
exode rural des jeunes qui, pour poursuivre des études,
doivent s'exiler dans les grandes villes. Ceux qui restent ont souvent
une vision à court terme de leur vie : échapper à
la précarité et se distraire en consommant,
encouragé par les anciens, des produits
tels que l'alcool et autres drogues lors des fêtes locales. Ces
derniers dispersent une grande quantité de déchets dans
la nature.
- au
besoin de paraître des plus aisés qui, selon le mileu,
pousse à l'acquisition du plus gros tracteur ou 4x4, ce
qui conduit à la dégradation des chemins.
Heureusement,
notre coin de campagne est touristique, et peut donc rapporter de
l'argent. Cela incite à garder accueillants, non seulement les
zones des grands sites, mais aussi les chemins bien balisés sur
lesquels certains voudraient bien canaliser tout ces estrangers aux porte-monnaies bien garnis.
Evolution des problèmes d'environnement
A Issendolus, j'observe de nouvelles formes de pollution et
d'atteintes à l'environnement. Leurs auteurs sont des anciens
ancrés dans leurs habitudes, des jeunes et moins jeunes en
situation précaires.
Les matières plastiques
Difficilement
biodégradables à court terme, les matières
plastiques sont souvent fractionnées par les moyens de fauchage
et de par leurs caractéristiques. Elles se répandent
partout, nuisent à la faune qui les ingèrent et sont
facillement transportées par l'eau. Chaque randonnée me
permet de remplir mon sac à dos avec ces déchets...- De nombreux
automobilistes jettent leurs bouteilles et emballages par la fenêtre
: les bords des axes fréquentés sont envahis de morceaux
de plastique et de canettes.
- Les fumeurs se débarassent de leur paquets vides par terre.
- Lors
de la fête d'Issendolus, les gobelets sont jetés
partout et certains subsistent, malgré les efforts de nettoyage des organisateurs.
- Certains spectateurs des match de foot ne savent pas utiliser les poubelles.
- Les morceaux de plastique envahissent les ruisseaux et les rivières.
Tout arrivera à la mer et portera atteinte à la vie marine...Les polluants chimiques
Largement
utilisés par les particuliers, les pesticides et
déseherbants sont des produits qui peuvent présenter des
dangers pour leurs utilisateurs, la faune et la flore. Ils ne cessent
d'être vendus massivement dans les supermarchés,
coopératives agricoles et jardineries.
Mais dans ma
commune d'Issendolus, ce sont surtout les agents chargés de
l'entretien qui en usent et en abusent. Après leur passage, la
terre est mise à nue, polluée,
déséquilibrée et sans protection. Les nombreux
insectes et invertébrés, bases de chaînes
alimentaires importantes, sont impactés. Les eaux de ruissellement et
d'infitration sont polluées, les déherbants se retrouvent
aux captages d'eau potable et empoisonnent les populations. Ces eaux
polluées peuvent porter atteinte à la faune, la flore
aquatiques et finalement se retrouveront dans les rivères et la mer.
Une terre saine n'est pas une terre morte et souillée !Le gaspillage d'eau
Est-il
nécessaire d'arroser le terrain de foot de la commune
l'été, lorsque le chaleur est la plus forte,
ou lorsque qu'il pleut ?
Cette eau traitée, pour
être consommée par les hommes, est gaspillée. C'est
l'argent des contribuables qui est évaporé inutilement.
C'est aussi de l'énergie gaspillée, car cette eau, il faut la pomper la stocker, la traiter.
La pollution lumineuse
Est-il
nécessaire d'éclairer les églises toute la nuit
avec un grand nombre de spots de 500W ?
Qui, à deux heures du
matin, admire l'église saint Julien d'Issendolus ?
L'éclairage nocturne n'est pas souhaitable car :
- il perturbe les animaux nocturnes ;
- il empêche l'observation du ciel (nous sommes en bordure du triangle noir du Quercy).
- il faut économiser l'énergie, surtout si elle est payée avec les deniers publics.
Exemples vécus
- J'ai déjà atterri les 2 bottes dans
le ventre d'une brebis en décomposition. Certaines
cavités du Lot sont tellement pleine de carcasses que l'on
ne peut plus plus poser le pied par terre sans s'enfoncer dans la
charogne. Référence : Igue de
Pradié à Quissac. Voir aussi une des photos
prises à l'igue
du Roc de Lagla. Certains éleveurs jetaient les
animaux malades dans les trous. Les animaux faisaient souvent une chute
accidentelle, mais avant, ils se coupaient les oreilles, se glissaient
dans un sac d'engrais et s'y enfermaient avant de sauter....
Pourtant une brebis, laissée dans une haie, disparait au bout
de quelques semaines grace à la sauvagine (renard, corbeaux,
fourmis...) !
- En 1996, j'ai vu un chien en décomposition aux
pertes de Thémines. Le ruisseau passait dessus. Ce cours
d'eau, l'Ouysse, est pompé pour être bu par les
habitants de Gramat. A votre santé !
Le 3 novembre 2001, j'ai exploré ce réseau. Je me
suis baigné dans des gours remplis de liquide noir et
malodorant. - Début
2000, les plongeurs qui exploraient le creux de la Bargade à
Issendolus sont tombés sur une flaque de fioul, provenant
certainement d'une cuve percée.
- De la décharge de Lacapelle-Marival, suintent
des filets d'eau irisés par des hydrcarbures. Le ruisseau
"Francès" reçoit ces produits et les draine
jusqu'au captage d'eau de la ville de Gramat. C'est presque de
l'empoisonnement public. Heureusement, en mars 2002, le
préfet du Lot a adressé au maire un
décrêt interdisant tout nouveaux
dépôts dans cette décharge.
- Une vaste
décharge, fermée depuis peu, se
trouvait au centre de la ville Gramat, à coté du
collège la Garenne, sur le cours busé du ruisseau
de Commande.
- A la décharge de Fauroux à Gramat, on
trouvait plusieurs énormes
nappes de boues noires,
entourées de tas de
fumier. Ce n'était pas un problème digestif de dinosaure,
c'étaient des boues de la station d'épuration de la
ville... Les
boues étaient déposées à même
le sol.
Le lieu est un synclinal : une sorte de pli de terrain en creux qui forme
une goulotte. Cette forme de paysage collecte les eaux et les dirige
vers le réseau des
Vitarelles et les captages de l'Ouysse de Cabouy et
Saint-Sauveur.
Ceux qui ont en charge le traitement des eaux, les pollueraient en amont des
captages ?
Les boues d'épuration concentrent les métaux
lourds toxiques pour l'homme, voir le rapport
de notre sénateur : Gérard Miquel.
- Un ex-élu de ma commune d'Issendolus estimait en
2001, dans un courrier qu'il m'avait adressé, que les
habitants avaient le droit de déposer leurs
déchets dans la décharge sauvage de Pech
l'héritier pour trois raisons :
- La commune payait la taxe ADEME,
- le trou n'était pas encore plein,
- la date butoir de 2002, fermeture des
décharges en France, n'était pas atteinte...
Les
animaux
Je n'aime pas voir les animaux souffrir, ce ne sont pas des
objets. Chaque animal domestique ou sauvage a une utilité sur le causse.
- Dans certains troupeaux, les moutons broutent à
genoux, ils ont les pieds bouffés par les asticots...
- Certains errent avec des lambeaux de laine qui pendent. Ca
ne fait pas de bruit un mouton qui meurt dans un champ : Il souffre,
se couche sur le coté, et agite les pattes en attendant la
mort.
- On raconte à Issendolus qu'un renard a
dévoré un poulain : Il était
féroce pour une bête qui pèse moins de
10 kg.
- La peur des sepents fait partie du folklore local, tous
sont baptisés "vipères". Ce sont pourtant des
habitants très discret, craintifs, utiles et
protégés par la loi. Ils attrapent beaucoup de
rongeurs.
- Certains achètent des chiens comme des objets.
Ces pauvres bêtes finissent seules, attachées
à un piquet ou enfermés sur un coin de béton, au fond du terrain. Ils gardent la maison,
d'après leur propriétaire, et cassent les oreilles
des voisins.
Le monde
souterrain
Les gouffres, igues et grottes continuent à
effrayer
les habitants comme au moyen-âge.
- Certains caussenards comblent
les trous dès qu'il apparaissent. Ils en
interdisent l'accès aux spéléologues
qui se proposent d'en établir les plans.
C'est la politique de l'autruche : à coté de ce
qu'ils ont rebouchés, une cheminée pourrait
s'ouvrir et engloutir leur super tracteur ainsi que son conducteur
écervelé.
- Ils fantasment en exagérant la dimension des
cavités. Il faut diviser par trois, voire plus, les profondeurs. Souvent, le
spéléo ne pourra pas se tenir debout dans
l'abîme décrit.
Description d'une igue extraite des statistiques de Delpont de 1831 :
"Si on y jette des pierres, on entend pendant plusieurs minutes
retentire le bruit de leur chute de rocher en rocher"....
- D'après eux, chaque cavités qu'ils
possèdent, contenait un trésor fabuleux que
quelque visiteur indélicat leur a volé (mythe du
Veau d'Or).
- Les chauves-souris les effraient et s'accrochent dans leurs
cheveux.
- Pour eux, seuls les inconcients, vont sous terre. Eux
sont claustrophobes ou ont dépassé l'age pour une telle folie.
- Inspiré
par les films catastrophes, une majorité pense que le milieu
souterrain est instable, sujet au éboulement. La
réalité est tout autre : mise à part, les puits et
les grandes entrées soumis au contraintes extérieures, les salles et galeries sont très stables. Tout
spéléologue est souvent confronté à des
difficultés pour creuser ou élargir le moindre boyau.
Les chemins
Je consacre mon temps libre à
débroussailler
les chemins publics de la commune d'Issendolus. Les
réactions
sont diverses :
- Ils faut ménager la susceptibilité
des propriétaires riverains qui s'accaparent le bien
plublic.
- Certains barrent les chemins que j'ouvre avec des palettes
ou des branchages.
- L'utilité touristique des chemins n'était pas
comprise.
- Certaines parcelles deviennent inaccessibles, en cas
d'incendie sur le causse, bonjour les dégats.
La galerie des
horreurs
Les
boues de la station d'épuration de Gramat.
Incinérateur de Faurou, sur la route de Reilhac, Gramat
Lot.
Photo Thierry Maillard - 4/2001
Décharge de la Garenne,
Sortie de la
canalisation du ruisseau de la fontaine de commande.
En plein centre ville, à 50m du collège.
Gramat Lot.
Photo Perrine Maillard - 4/2001
Depuis de la terre cache les détritus et une grille ferme cette
buse, alors que l'amont du souterrain est ouvert et laisse passer de
gros objets comme un capot de voiture qui avance régulierement
jusqu'à boucher le conduit...
L'igue des places.
Cavité complètement remplie d'ordures,
Espédaillac
Lot.
Photos Thierry Maillard - 4/2001
Positif
Heureusement,
le Parc naturel Régional des causses du Quercy est
là.
Ces hommes et ces femmes protègent le petit patrimoine,
nettoient les rivières, rebâtissent les murs, sensibilisent
à la protection de l'environnement la population et les enfants des
écoles.
Depuis peu de temps, les municipalités du Causse se
regroupent, gèrent efficacement des
déchêteries
et organisent le tri sélectif. Elles prennent conscience
de leur patrimoine et le mettent en valeur.
Il ne faut pas oublier tous ceux qui protègent
l'environnement
: certains chasseurs !, des passionnés d'Histoire locale,
d'archéologie, les spéléologues et bien d'autres
bénévoles.
Références
Le Sénateur du Lot : Gérard Miquel a publié
(5/4/2001) un rapport intitulé :
Effets des métaux lourds sur l'environnement et la
santé.
Ce document est consultable en ligne sur le site du Sénat
:
http://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261.html
Voir :
- Deuxième partie : Les
conséquences des métaux lourds sur l'environnement
- Chapitre D. Les métaux lourds et les
boues d'épuration
- Troisième partie : Les
conséquence des métaux lourds sur la
santé humaine

Page mise à jour le 4/9/2014 par Thierry.MaillardCinqcent@orange.fr
- (Ecrivez Cinqcent en chiffres) - http://thierry.maillard.pagesperso-orange.fr/
Copyleft (c) 2014 - Thierry Maillard
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